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L'argumentaire développé (4)
Elu.e et conflit d'intérêt 
Etre en conflit d'intérêt, c'est être juge et partie, c'est se trouver en situation d'avoir deux maîtres à servir, le service du premier lésant le second et vice versa. Ainsi d'un juge qui aurait à juger un de ses amis. Ainsi d'un expert des OGM qui aurait à donner un avis objectif sur ces derniers tout en étant employé par une entreprise en fabriquant. Ainsi d'un fonctionnaire de l'état qui projetterait de passer au privé dans l'entreprise ou le secteur qu'il est chargé d'administrer. Ces situations sont extrêmement fréquentes et curieusement peu traquées. L'élu.e n'y échappe pas. Son cas est cependant beaucoup plus grave, non  que les conséquences d'un éventuel conflit soient plus intenses avec lui.elle, mais plutôt que le statut même d'élu.e constitue un conflit d'intérêt permanent.Tant qu'une nouvelle constitution n'amènera pas la certitude pour un élu de ne pas pouvoir faire carrière, il fera tout pour s'en construire une, ce qui suppose de nombreuses réélections, et partant, de décisions les plus propices à les faciliter, y compris celles qui servent des intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général, en particulier les intérêts de son parti politique. On voit ici en quoi le système électif institue une perversion généralisée des affaires publiques. Rien ne peut justifier de le faire perdurer, et cet aspect de l'élection n'est qu'une des multiples nuisances (dont certaines sont irréductibles) qu'elle génère dans le fonctionnement politique de notre société.




Pure utopie, parfaite à mettre en récit, mais inapplicable dans la réalité.
C'est bien vu pour la première partie de l'objection. Un peu moins pour la seconde cependant, car le monde dans lequel nous vivons n'est autre que l'utopie libérale réalisée. Ce libéralisme économique et ses marchés autorégulateurs, à même de répartir idéalement (équitablement) les richesses, c'est un rêve de philosophes et d'économistes, mis en application par une élite dirigeante envoûtée. Notons qu'ici toutefois, au vu des résultats, nous parlerons plutôt de dystopie, c'est à dire d'une utopie négative, qui construit le pire des mondes plutôt que le meilleur.
La démocratie véritable relève en effet de l'utopie. C'est précisément ce dont nous avons besoin en ces temps de dangereuse errance et sa substance essentielle, l'imagination, est la grande puissance de la politique.  Bakounine exprime plutôt bien cette idée quand il écrit : « c'est en cherchant l'impossible que l'homme a toujours réalisé et reconnu le possible, et ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait le possible n'ont jamais avancé d'un pas »
En fait de pragmatisme, cette objection dissimule un sentiment de peur intense de l'avenir qui nous fait préférer l'immobilisme à toute espèce de changement. Plutôt notre malaise familier qu'une vie meilleure mais inconnue ! Cessons d'avoir peur et n'offrons pas sur un plateau aux classes dirigeantes dont nous voulons nous défaire, ce dont elles ont besoin pour durer: un peuple abattu.



Mais la démocratie, nous l'avons déjà ! (suite)
Formulé autrement : « nous sommes en démocratie puisque nous votons ». Il n'y a aucune équivalence entre ces deux termes, mais une confusion arrangeante pour l'oligarchie élective en place et reprise par la majorité des individus, idéalement formatée par la propagande quotidienne. Si nous votons dans le cadre d'un référendum, la théorie indique que le vote majoritaire est directement traduit en action par le pouvoir organisant le scrutin (1). Dans la limite de ce qui lui a été proposé, le peuple décide entièrement. Il gouverne et la démocratie est effective dans ce cadre très restreint.
Mais dans notre république oligarchique, quand on dit on vote, on sous-entend par une seconde confusion arrangeante, qu'en réalité on élit. C'est bien l'élection à répétition, la procédure politique structurante de notre régime politique. L'affirmation du début devient alors « Nous sommes en démocratie puisque nous élisons », ce qui est beaucoup plus problématique à défendre. Elire, c'est en effet abandonner son pouvoir à quelqu'un d'autre qui gouvernera. L'élection c'est donc le gouvernement des représentants du peuple et non le gouvernement du peuple. Ce n'est donc pas la démocratie.

(1) La théorie indique que, mais la réalité peut-être autre dans un régime politique où le pouvoir a été confisqué au peuple. En 2007, le traité de Lisbonne fut la traduction directe en action du vote majoritaire issu du référendum de 2005. A la différence près que l'action en question était l'action contraire à celle souhaitée par le peuple, l'oligarchie ayant décidé que « non » c'était « oui ».
Nous pouvons considérer depuis ce jour, que l'unique volet démocratique de notre constitution a été suspendu et qu'il ne pourrait être rétabli qu'avec l'annulation du vote de ratification du traité.

  
Objectif Démocratie